Pair-go ! My dream

Les 5 et 6 décembre derniers, Dominique Cornuejols et Denis Karadaban nous représentaient à Tokyo pour le championnat du monde de pair-go. Comment s’en sont-ils sortis ?

Par Dominique Cornuejols et Denis Karadaban 

 

Nous nous sommes retrouvés à Tokyo, Denis venant de Séoul et moi de Grenoble, pour jouer le championnat du monde de Pair Go, les 5 et 6 décembre, avec 32 paires venant du monde entier : 12 paires japonaises, 9 paires européennes, 7 paires asiatiques (hors Japon), 3 paires américaines (USA, Canada et Costa Rica) et 1 paire océanienne (la Nouvelle-Zélande).

Les paires japonaises sont issues des sélections régionales et elles obtiennent généralement de très bons résultats à ce championnat. Mais les plus redoutables sont certainement les Coréens qui, avec des équipes différentes, ont remporté le titre les neuf dernières années. Notre objectif à nous, c’est de faire aussi bien, sinon mieux, que Nyoshi et Antoine, trois fois champions de France de Pair Go, qui représentaient la France l’année dernière.

La compétition, en 5 rondes, se déroule sur deux jours : une ronde le samedi après-midi et quatre rondes le dimanche. Pour ce format très ramassé, d’une grande intensité, les parties se jouent sur le principe de la « mort subite », avec 45 minutes de temps alloué à chaque équipe, sans byoyomi. Ce qui est plutôt stressant !

Denis et moi avons joué le Pair Go ensemble depuis environ trois ans et nous avons des styles qui s’accordent plutôt pas mal. Notre problème principal, c’est la gestion du temps. Nous avons souvent de bonnes parties, parfois même excellentes, qui se terminent malheureusement en débâcle au cours du dernier quart d’heure. En grande partie par ma faute, car j’ai tendance à paniquer sous la pression du temps.

Le samedi, le tirage au sort nous fait rencontrer une première paire japonaise « championne du Japon Pandanet ». Nous sommes très impressionnés. En fait, nous avons une partie qui se présente bien après une extension abusive de leur part, sanctionnée par une invasion et une vie « dans leur slip », comme on dit élégamment. Mais ce qui devait arriver sur la fin arriva : une première imprécision, un semeai, un ko (on voit le drame…) et finalement un groupe mort qui nous fait perdre tout espoir de gagner cette partie.

Costume-cravatte obligatoire

Costume-cravate obligatoire

Petite déception bien sûr mais n’oublions pas la devise du Pair Go : « When you win you double the pleasure and when you lose you halve the pain. » Nous avons perdu mais après avoir résisté très honorablement et nous gardons confiance pour la suite.

Toutes nos forces sont maintenant concentrées sur la cérémonie officielle, en « costume national », les discours et les recettes (« Comment gagner au Pair Go ? »), le match amical, d’autres discours, la chanson créée l’année dernière pour le 25e anniversaire du Pair Go « Pair Go, my dream », le magnifique buffet. Tout est en effet comme dans un rêve, mais parfaitement réel, nous sommes entourés des meilleures paires du monde entier vêtues de leurs plus beaux atours, de professionnels, de joueurs de légende, et surtout, incroyable dans le monde du go, autant de joueuses que de joueurs !

Mais le Pair Go, ce n’est pas qu’une grande fête. Il nous reste quatre parties à jouer le dimanche. Le matin, nous rencontrons la Mongolie puis les Pays-Bas, deux parties gagnées. Nous sommes au sommet de notre forme, prêts à en découdre avec les meilleures paires. Et ce sont de nouveau des Japonais que nous affrontons à la quatrième ronde, en début d’après-midi. Scénario assez semblable à celui de la première ronde. Un début de partie qui tourne à notre avantage. Un milieu de partie complexe mais bien maîtrisé. Nous avons des points, nous sommes solides de partout. Ils ont encore des groupes pas totalement stabilisés. Et là, nous ne réussissons pas à leur « couper la tête » comme dit Motoki. Nous manquons les coups décisifs et ils reprennent du poil de la bête. Retournement de situation. Le temps, le temps, le temps… Le drapeau est tombé. Mais nous étions aussi en retard sur le terrain. Allez pas de regrets.

Il reste une partie, la dernière, et encore une paire japonaise ! Là on a souffert un peu dans le milieu de partie. Nous étions légèrement en retard. Mais jusqu’à la fin nous avons eu des occasions de renverser la situation et de l’emporter. Belles occasions ratées.  Cette partie est commenté par Motoki à la fin de l’article =)

Bon, nous avons perdu, nous finissons à la 20e place (comme Nyoshi et Antoine l’année dernière!), troisième paire européenne, derrière les Hongrois (Pal Balogh et Rita Pocsai, champions d’Europe de Pair Go), 8e, et les Russes (Natalia Kovaleva et Dmitry Surin), 14e. Ce sont les Coréens qui, une fois de plus, ont remporté le championnat.

Une très belle expérience pour Denis et moi et des souvenirs inoubliables !

Nous allons donc vous montrer les 3 parties que nous avons perdu, et vous aurez en prime le commentaire de Motok’ sur la première !

Dominique et moi jouons les noirs sur les 3 parties.

Ps : Désolé, notre mémoire nous fait un peu faux bond, donc vous n’avez pas toujours les parties en entier, mais nous avons essayé de nous en rappeler jusqu’au yose au moins =D