Le blog du Congrès Européen à Leipzig – Jour 15

C’est le dernier jour. Il est trop tard pour mon bus habituel, je veux donc prendre le prochain 10 minutes plus tard. Sauf qu’il est samedi et que le prochain est dans 20 minutes. J’arrive pile à 10h sur site. Le tirage est affiché quasi au même moment.

Je joue un 1k britannique. Il joue les hoshis croisés. On enchaîne quelques Josekis. Il m’a l’air un peu pressé et joue la sécurité. A un moment nous avons les murs de trois pierres opposés suite à des invasions respectives au san-san. C’est à moi de faire une approche avec le coup 28. Il réponds un peu soumis sur la deuxième ligne et je fais tenuki pour terminer le coin en bas à gauche. Il profite de son sente pour jouer un deuxième coup qui affaiblit mon approche de toute à l’heure. Encore tenuki. (In-seong ne disait-il pas qu’il ne faut pas avoir peur du tenuki?). Il ajoute un troisième coup et approche mon mur de trois pierres. Tout vas bien, mais je sens un besoin de renforcer mes 3 pierres, et voilà : scorpion (42 et 44). Je peux même faire un hane dans le coin (46) et je me stabilise (presque). La partie continue tranquillement et tout à l’air bien. Je n’ai pas beaucoup de territoire mais lui non plus. Je réduis son bord à gauche (54 et 56) et il joue un boshi en 57. Ce coup me perturbe. Tout à coup je me sens agressé, pourtant je n’ai pas l’impression d’avoir fait une erreur, contrairement à mon adversaire qui a fait quelques micro-erreurs. Je ne sais pas bien gérer la situation et j’ai le sentiment de lui offrir plus que la situation ne le demandait. La partie continue, d’après AI-Sensei j’ai toujours un tout petit avantage, mais on fait tous les deux des coups pas optimaux. La partie reste jouable pour moi malgré le mécontentement de AI-Sensei pour notre milieu de partie. Au moment où il réduit mon bord nord j’ai l’impression que je perds mon avance et que la fin de partie va être longue. Ai-Sensei n’aime pas mes coups 142 et 144 et trouve que la partie reste quand même équilibré. Mais j’ai je sors encore quelques imprécisions en fin de partie que je ne rattrape plus. On prend une photo avant de compter mais ça ne sert à rien car je perds de 4,5. Mon adversaire a noté la partie sur son téléphone et m’envoie le kifu. J’avais noté sur papier mais je me suis perdu environ au coup 100 dans l’ordre.

C’est l’heure de la soupe. Il y a une Soljanka, une soupe russe un peu épicé. Il y a de petites rondelles de saucisse dedans.

Après je vois qu’il y a quand même des commentaires de parties fait par des pros. Chez In-seong il y a du monde et il faut attendre, mais chez Andrii Kravets, notre nouveau champion d’Europe, je n’attends que quelques minutes. Je lui montre ma partie que je venais juste avant de regarder avec AI-Sensei et j’ai déjà vu mes erreurs.

Mais ça valait quand même la peine, il me montre comment j’aurai pu m’en sortir dans les situations que j’ai trouvé difficile à gérer et comment j’aurais pu garder mon avantage en faisant moins de tenuki. Comme il a l’impression que joue souvent des parties serrés, il me recommande de bosser le fin de partie.

La remise des prix est le grand final du congrès. Comme c’est très important on nous laisse attendre 45 minutes avant de vraiment commencer. Et pareil que la semaine dernière ça prends du temps. Il y a eu de nombreux tournois annexes et pour chacun on appelle les gagnants sur la scène.

Il y a quelques français :

  • Boyuan, 3d, est deuxième du tournoi de moins de 16 ans
  • Benjamin, 4d, est aussi sur le podium mais je ne me rappelle pas dans quel tournoi…
  • J’en n’ai oublié peut-être d’autres mais il n’y en avait pas tellement.

Jianguo Lu nous joue de la musique sur un instrument à cordes traditionnel chinois. Vous pouvez l’admirer dans la video. Un peu plus tard il revient pour jouer une flûte aussi inhabituelle pour nos yeux et nos oreilles.

On a attendu, mais finalement on appelle les gagnants du Championnat Européen Open qui sont

  • Ryu Insu, 7d Corée (10/10)
  • Kim Daehwi, 7d Corée (8/10)
  • Dominik Boviz, 6d Hongrie (8/10)

Rémi Campagnie, 6d Canada/France, se classe à la 9e place (6/10).

Le classement complet de l’Open se trouve ici :

Pour terminer on fait monter l’équipe organisatrice et les personnes qui ont aidés à la réussite et on les applaudit très fort !

D’ailleurs, Harry van der Krogt a fait quelques centaines de photos de très bonne qualité pendant presque tous le congrès : https://www.flickr.com/photos/hvdkrogt/collections/72157721949412949/

Après tout ça nous sommes heureux et triste à la fois que c’est terminé. On dit un peu au revoir à pas mal de monde. Surtout qu’on se revoit à Toulouse l’an prochain ! Ensuite j’accompagne In-seong et sa famille à un restaurant méditerranéen, ce qui veux dire principalement grecque. Il y a aussi Gaultier et Marc avec sa femme, sa fille et sa belle-mère. Marc vit à Trier (Trêves) et est beaucoup impliqué dans le travail pour les jeunes à la fédération allemande. Il y a un anniversaire au restaurant mais il y a beaucoup de place dans le jardin où ç’est assez calme. La serveuse est en train de s’engueuler un peu avec les voisins de table à notre arrivé, mais pour nous elle reste gentille. Dans ce genre de restaurant de très bonne qualité on est toujours servi des montagnes de viande grillé. Je prends une truite. On reste quelque temps à papoter avant de rentrer chacun chez soi. On ramène Gaultier et moi dans nos logements qui sont à des endroits opposés de la ville.

Le lendemain notre train part à 9h33. A l’arrêt du tram je tombe sur Philippe. Le tram a un peu de retard mais Philippe me rassure qu’on pouvait encore arriver à l’heure en marchant à pied. Sauf moi je porte mes affaires sur le dos et j’avais un sac en plus avec les revues achetés au début du congrès. Mais pas d’inquiétude on arrive avec presque 40 minutes d’avance à la gare. Milena avait envoyé un sms pour dire qu’elle était déjà à la gare et qu’on pouvait boire un café en attendant. Sauf que nous ne trouvons pas Milena à la gare. Finalement on comprends qu’il faut monter un étage pour être au niveau des quais des trains où elle attend avec Rémi qui prends un train pour Berlin. Bref, après il n’avait pas de choses bizarres qui se sont passés, sauf, bien sûr une chose, les trains étaient à l’heure. Pas de problème pour la correspondance à Franfurt et même à Paris on arrive à l’heure. Quel choc culturel : le bruit, le monde, le métro, le RER B. Le RER est toujours coupé un peu avant Massy. Donc je prends le bus de remplacement. A Massy je vois le train vers Orsay partir. Le prochain est dans 20 minutes, il est dimanche.