Le blog du Congrès Européen à Leipzig – Jour 2

Cette journée (dimanche) est le vrai début pour les joueurs normaux. On disait encore bonjour aux amis qu’on n’a pas vus la veille et bien sur aussi à ceux qu’on avait déjà vus la veille.

Les inscriptions se terminaient à 10 h 30. Je suis un peu surpris parce que dans un événement de cette taille, ce n’est pas comme ça que la ronde, prévue pour 11 h, allait commencer à l’heure. Pourtant on nous répétait plusieurs fois dans les brochures à quel point c’est important d’être ponctuel. Ils sont fous ces Allemands !

Donc avec une demi-heure de retard (héhé) la ronde a été affichée. Encore 30 minutes plus tard tout le monde avait trouvé sa table et commençait à jouer.

J’ai joué un 1k du coin. La partie commence très classiquement, avec le jeu moderne qu’on nous a appris ces derniers années. Comme on a beaucoup de temps (60 minutes plus 30 secondes par coup joué) la partie avance lentement : on se lève, on se cherche un café, etc. Je croise David Wu (5d) dans les couloirs. Il est venu avec un groupe de Chinois. Il est perturbé de ne plus connaître personne parmi les Français, au point qu’il pensait qu’il y en avait très peu ! Pourtant il y a plus que 50 Français préinscrits ! Pour ceux qui ne connaissent pas David, il avait amené Fan Hui en France en 2000. Fan avait 18 ans à l’époque et jouait son premier tournoi à Orsay.

Mon adversaire semble un peu nerveux, ça me rassure et je commence à avoir une petite avance. Malheureusement la partie devient complexe, très complexe, trop complexe pour nous. Mince, j’ai perdu mon avance, on dirait que je suis en retard de 10 points. Personne ne va manger, on continue à jouer. Dans un moment de faiblesse mon adversaire ne voit pas que je peux lui capturer 4 pierres. Moi non plus. Je joue un coup sente bidon et je me rends compte que j’ai raté ma chance. Sauf qu’il répond à mon coup sente… et je lui capture ses pierres. La partie est loin d’être finie, on continue à tenter de la rendre encore plus compliquée. Mais finalement on est les derniers dans la salle après presque 4 heures de jeu. Je gagne de 1,5 ou 2,5 points (on cherche encore la valeur du komi). Mon adversaire est un gentil perdant et on reste amis.

Pendant cet exploit j’ai raté les cours d’In-seong et d’un autre pro, et je suis trop fatigué pour jouer les parties rapides. Je préfère regarder ma partie avec AI-Sensei, mais comme je n’ai pas pu noter toute la partie, je n’ai vu qu’une partie de mes erreurs.

En traînant dans les couloirs je tombe sur un stand qui vend des lots d’anciennes revues. Une énorme collection des revues européennes et asiatiques (en anglais) des années 60 et 70. Le vendeur voit le drapeau français sur mon badge et il ne me lâche plus. Il a une pile d’exemplaires de la Revue Française de Go qui remontent au numéro 1. Je ne peux pas laisser ça, il ne manquent que peu de numéros jusqu’à la 62 ! En plus il y a 4 numéros spéciaux d’initiation non datés dont j’ignorais l’existence. En guise de punition pour mes achats, je vais devoir porter tout ça pendant le voyage de retour.

Après je ne trouve plus personne, car tout le monde s’est dispersé dans des salles réparties sur les 3 étages du lycée pour jouer le tournoi de parties rapides, puis celui de 9×9. Épuisé, je vais au food-truck et je mange une fameuse Currywurst avec des frites. (J’espère que je ne vais pas être malade.)

A noter que hier, pendant la cérémonie d’ouverture, vous avez raté une superbe interprétation de flûte traversière par Alessandro Pace (Italie, 5d, musicien professionnel), accompagné au piano par Matias Pankoke (Allemagne, 5d).