Les tournois d’Orsay et d’Antony sont les deux premiers pélerinages annuels des franciliens et moins franciliens, qui viennent dans le sud de Paris se réfugier du froid du début d’année – et les listes d’inscrits se ressemblent souvent. Bien qu’il n’y ait pas eu de changement majeur – Orsay était hébergé dans sa traditionnelle Bouvêche, Antony à l’institution Sainte-Marie comme l’an dernier – leurs trajectoires cette année n’auraient pas pu être plus opposées.
Avant d’en dire plus…
*** Un message de nos partenaires ***
Le samedi matin, Orsay a accueilli une réunion d’organisation du tournoi de Paris qui a mené à la conclusion attendue qu’on manque de monde. Camarades parisiens (ou parisiens mais presque), demandez à Yannis Henry comment vous pouvez aider, ou envoyez-lui un simple mot d’encouragement.
*** Fin de message publicitaire ***
(ndlr : ce billet est mis en ligne avec un peu de retard, donc le « message publicitaire » date un peu … mais le coup de main pour le tournoi de Paris reste d’actualité. Clément)
Les joueurs
Avec 84 participants (+25 depuis l’an dernier), c’est le plus grand tournoi d’Orsay de tous les temps ; on a aperçu des lorientais, des rennais, et on me signale un belge, un luxembourgeois, un néerlandais et deux danois ; on célèbre aussi, c’est important, 5 joueurs dont c’est le premier tournoi (dont un troisième kyu !). Avec tout ce monde, nous avons dû occuper une salle supplémentaire à l’étage pour les kyu à deux chiffres, mais les organisateurs avaient prévu assez large et il n’y a pas eu de problème.
C’est au contraire la décrue à Antony – d’habitude le plus grand des deux – avec 68 participants, pire nombre depuis… 1986 ! Comment expliquer cette divergence ? Effondrement des nouvelles résolutions ? Odeur de galette des rois et météo pluvieuse à Orsay ? Problème de salle à Antony qui explique son annonce tardive ?
Les gagnants
Pas de « super-dan » à Orsay ; Jiaxin, notre pédagogue local (c’est plus écolo que de les transporter de Grenoble), a décidé de créer ses futurs adversaires et a dispensé les bonnes séquences depuis sa table de commentaires. Junfu est venu à Antony comme simple joueur et s’est hissé au sommet, sans surprise mais non sans mal : il est passé bien près d’un renversement face à Lucas Neyrinck. Après un fuseki un peu lent et une attaque manquant de sévérité, Lucas n’est pas passé loin d’une coupe dévastatrice (90% de chance de gain d’après Leela Zero) ; mais, dans le byo-yomi, il n’a pas réussi à jouer le tesuji correctement.
Dans les deux tournois, une partie par ronde a été généreusement scribée et retransmise sur KGS (sgf ci-dessous). Une partie d’Orsay a été commentée par Wu Hao 2p dans le contexte du lancement de la Nie Weiping Academy.
C’est Linh-Vu qui remporte le tournoi d’Orsay au tie-break devant Valérian Bouétté et Lucas Neyrinck (4 victoires) ; Lucas se venge à Antony en prenant la deuxième place devant Linh-Vu. Aucune performance à 5 victoires à Orsay, mais Jean-Louis rejoint Linh-Vu pour un beau duo père-fils et resserre l’écart à 10 pierres ; à Antony, félicitation à Bastien Frappart de Cachan qui seul égale Dai Junfu. Une spécificité d’Antony est le prix Claude Clémot, du nom d’un joueur du club connu pour sa pédagogie envers les débutants, malheureusement décédé. Il recompense la meilleure performance chez les kyu à deux chiffres : Alexandre Pinchard de Genevilliers remporte un set complet avec goban et pierres. La buvette & les à-cotésCette année, Erwan n’échappe pas au jeu de mots (voir l’article de l’an dernier) puisqu’il a été catapulté responsable des fourneaux orséens. La production artisanale de galettes des rois d’Erwan, donc, a chauffé tout le bâtiment, mais les traditionnels croissants jambon-béchamel n’ont pas été oubliés. Julien et Kieran complétaient la buvette, qui appâtaient le chaland avec ses trois bières différentes (qui s’étonne qu’on attire des bretons ?). Antony n’a pas dérogé à la grande tradition des oursons en guimauve pour les perdants ni à celle des badges divers, même si le meilleur d’entre eux « 0/5 – Merci d’être venu » n’a pas été remporté. Un point commun entre nos tournois est que les recettes faites sur la bière ont permis d’acheter du vil pétillant pour la remise des prix : c’est ce qu’on appelle un cercle vicieux. Les meilleures performances ont reçu des prix en liquide, en abonnements à l’académie Nie Weiping, et en livres de toutes les couleurs (ça décore bien les bibliothèques). Il ne fallait pas aller se coucher pour la ronde du samedi soir… même si la coupure électrique soudaine à Antony n’a pas aidé à tirer la ronde. Qui prévoit le générateur de secours pour le tournoi de Paris ? C’est Pokémon-go, tu remportes des matches pour attraper les numéros qui te manquent |
Merci à l’organisation et au dynamisme du go francilien, merci aux mairies et aux sponsors, et à l’an prochain. Texte de Benjamin Hellouin, photos de Ralf Wurzinger
(ndlr : a lire également Kifus – Orsay 2019) |